Un autre monde
C'est la crise, la crise, la crise - on entends plus que cet affreux mot - comme une scie rouillée. Le monde est sur la tête, on contemple le désastre, on tente d'empêcher l'hémorragie sans la guérir, du mercurochrome sur de la gangrène.
J'éteins la télé, j'éteins la radio. Et si des ruines, s'élevait un monde meilleur ?... je rêve comme d'habitude.
Et je continue de rêver à cette petite maison dans la nature : je me lève, les oiseaux commencent à chanter, la brume s'éclipse, le soleil se lève : une grande tasse de café face à cette porte-fenêtre, je regarde le jardin, la puissance des arbres, je commence à écrire, j'entends l'eau de la douche de mon homme et le bruit de la radio et puis... pas grand chose.
Je rêve d'un après-midi avec Jean d'Ormesson, pas avec Georges Clooney... Je me promène dans Paris au son de sa voix, il me raconte chaque rue, chaque détail d'immeuble ; il porte sa chemise bleue et sa cravate unie. Je valse sur ses histoires.
Je rêve que je fête mon anniversaire avec Yann Barthes. Un pot de potaches, il se moque de ce petit monde. On pleure aux larmes... de rire comme deux balances pompettes.
Je rêve que je tergiverse avec Meredith Grey (Grey's anatomy) sur les illusions perdues, l'insouciance égarée, le temps qui passe, nos espoirs, nos quelques certitudes.
Je rêve que je peux faire quelque chose pour sauver le monde... Et comme dit la chanson "je rêvais d'un autre monde, où la terre serait ronde... je rêvais ma réalité...".